Embourbé : Des Routes Impraticables Deviennent Praticables Grâce à un Chauffeur de WA BiCC

Embourbé : Des Routes Impraticables Deviennent Praticables Grâce à un Chauffeur de WA BiCC
December 4, 2019 1:50 pm Blog

Par Nouhou Ndam, Spécialiste de Foresterie et de Paysage

Les déplacements effectués dans les communautés vivant en lisière des forêts dans les pays ouest-africains sont une aventure unique. Les communautés sont souvent reliées entre elles par des routes boueuses que les agriculteurs utilisent avec des voitures et des camions pour se déplacer et transporter leurs marchandises. Pour traverser ces paysages forestiers extraordinaires, il faut avoir appris à maîtriser la patience, avoir bon cœur et posséder de formidables compétences en matière de conduite pour naviguer des routes dans les pires états imaginables. Ne pas oublier aussi, la diplomatie nécessaire pour négocier son passage aux postes de frontières reculés et lors de contrôle aléatoire aux barrages routiers.

Le journaliste David Goodman et des membres du personnel de l’USAID/Programme pour la Biodiversité et le Changement Climatique en Afrique de l’Ouest (WA BiCC) s’en sont rendu compte eux-mêmes lors d’un déplacement qu’ils ont entrepris entre le 7 et le 17 novembre dans les communautés avoisinantes des paysages forestiers de Gola et Ziama-Wologizi-Wonegizi au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

La tournée avait été soigneusement prévue pour la saison sèche, quand les routes sont meilleures. Mais les impacts du changement climatique se sont nettement manifestés lorsque des précipitations abondantes transformèrent les routes en bourbier alors que nous voyagions vers Mano River Congo, un village situé dans le Parc national de Gola au Liberia. Tandis qu’un rideau de pluie tombait sur nous, le véhicule transportant le personnel de notre partenaire, la Société pour la conservation de la nature au Liberia (SCNL), s’arrêta brusquement. À notre surprise, Othello Watlee, que tout le monde appelle OT, un chauffeur pour WA BiCC, sauta hors de la voiture et cria, « crevaison ! ». Il n’a pas attendu que la pluie cesse parce qu’il était déterminé à arriver à notre destination avant la nuit. OT pris les choses en main, changeant le pneu du Land Cruiser de la SCNL en 15 minutes seulement, sous le regard admiratif de l’autre chauffeur le regardait avec admiration.

Notre voyage à travers trois pays nous emmena ensuite à la frontière terrestre peu empruntée entre la Sierra Leone et le Liberia. Pendant qu’OT discutait avec un agent des douanes peu patient, les gardes-frontières nous faisaient état des répercussions sur cette région qu’avaient eues les guerres civiles entre le Liberia et la Sierra Leone, faits évidents d’après le nombre de maisons abandonnées et brûlées. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la Guinée, que nous avons traversée. C’est là que notre chauffeur a fait preuve de compétences remarquables. L’état de la route entre Nzérékoré en Guinée et Ganta au Liberia, était pire que ce que nous avions vu jusque-là sur notre trajet. Au fur et à mesure que nous avancions vers le Liberia, nous remarquions que nous ne croisions aucun véhicule. Une personne sur une moto s’arrêta pour nous dire que, plus loin, la route était complètement bloquée parce que plusieurs voitures s’étaient embourbées. Le seul moyen pour nous d’avancer était d’aider les nombreux camions et voitures qui s’étaient enlisés dans la boue. OT a sauté dans la boue, accroché un câble de remorquage à plusieurs taxis de brousse, et les a tirés hors de la boue rouge collante.

Peu après, nous avons rencontré une file de voitures dont les chauffeurs attendaient du secours depuis des heures, et des personnes à pied, couvertes de boue, impatientes d’atteindre Nzérékoré, où les présidents du Liberia et de Guinée devaient se rencontrer. OT a avancé le Land Cruiser tout à côté des véhicules embourbés, et, à nouveau, à l’aide du câble de remorquage, les a sortis l’un après l’autre du bourbier. Les six passagers des taxis ont applaudi ses efforts. « Que Dieu vous bénisse ! » criaient-ils, et ils nous ont fait signe de la main en partant. Grâce à OT la route impraticable était à nouveau praticable. Pour ce chauffeur héroïque, c’était un jour comme les autres.

Merci, OT !