L’Estuaire du fleuve Sherbro est l’une des quatre régions côtières de Sierra Leone qui avait été déclarée Aire marine protégée en mars 2012. Cette désignation convenait que les forêts de la mangrove étaient indispensables au succès du secteur des pêches dans le pays. Même si cette décision était une avancée majeure dans la bonne direction, le recours régulier à des pratiques non durables et les menaces permanentes, incluant le changement climatique, continuent à compromettre la durabilité des moyens d’existence des communautés locales et des forêts de de la mangrove. Pour réaliser la protection de l’Estuaire du Fleuve Sherbro et préserver sa biodiversité et les avantages connexes, des parties prenantes se sont réunies pour élaborer un Plan de conservation de la mangrove pour l’Estuaire.
Lors d’un atelier d’une journée qui s’est déroulé en mars 2019, les conseils locaux, les chefs suprêmes, les ministres et d’autres intervenants ont évoqué les possibilités et les défis rencontrés dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan, ainsi que la perspective pour la zone humide de devenir un site Ramsar, un site de zone humide de première importance pour les plantes, les animaux et l’homme protégé dans le cadre de la Convention de Ramsar. L’atelier était organisé par WA BiCC et l’Autorité nationale des aires protégées (NPAA), et a rassemblé plus de 200 participants venus donner leur avis et leur consentement relatifs aux futures décisions concernant l’Estuaire. Les conseils locaux, les chefs suprêmes et les chefs communautaires de 26 communautés ont assisté à l’atelier, ainsi que des représentants de ministères, de départements, d’agences et d’ONG.

À la suite de l’atelier, les huit chefs suprêmes ont tous promis de soutenir l’élaboration du Plan de conservation de la mangrove et de veiller à l’application des règlements qui accompagneront le plan pour la protection de l’Estuaire. Le Chef suprême de la Chefferie de Sittia, Thomas J K S Koroma III, a exhorté WA BiCC à étendre l’activité de restauration de la mangrove à sa chefferie, où l’eau commence à submerger certaines de ses communautés.
De même, le Chef suprême Kaba-Kaba Tucker de la Chefferie de Nongoba Bullom, qui remplit aussi les fonctions de Président du Conseil des chefs suprêmes du district de Bonthe, a souligné le besoin d’établir un réseau de communication solide qui permettrait de signaler les infractions commises dans l’Estuaire.

Lorsqu’il sera achevé, ce Plan de conservation de la mangrove prendra en compte les besoins et les intérêts des communautés, des conseils locaux, et ceux du gouvernement national de Sierra Leone. Le plan devrait également appuyer les initiatives du gouvernement de Sierra Leone visant à accroître la résilience côtière dans l’un des pays les plus vulnérables du monde aux effets du changement climatique.