Lutte contre la traite de la faune

two chimpanzees

Aperçu – la lutte contre le trafic des espèces sauvages en Afrique de l’Ouest est un élément clé du travail de WA BiCC dans la région. La lutte contre les espèces sauvages est la vente et l’achat d’espèces végétales et animales — que ce soit sous forme individuelle complète ou sous forme de dérivés tels que les os, la viande et la peau — qui sont protégées par les lois nationales ou internationales. Cet immense marché noir, une des menaces les plus extrêmes à la biodiversité aujourd’hui, a déjà eu pour résultat le déclin de nombreuses espèces terrestres, aquatiques et végétales. Outre le fait de mettre en danger les espèces sauvages, les activités relatives au trafic des espèces sauvages mettent également en péril des vies humaines et sont susceptibles de créer une instabilité politique et sociale partout où elles interviennent.
Même si cette question a beaucoup retenu l’attention en Afrique australe, orientale et centrale, des efforts moindres pour lutter contre le trafic des espèces sauvages ont été mis en œuvre en Afrique de l’Ouest. Dans cette région, le commerce illicite décime des populations d’éléphants, de pangolins, de rhinocéros, de requins, de chimpanzés, de gorilles et de nombreuses espèces d’arbre. L’Afrique de l’Ouest est en passe de devenir une zone de transit pour les produits d’espèces sauvages en provenance de l’Afrique centrale et en même temps, c’est une zone source pour plusieurs espèces de flore et de faune sauvages. Les mesures déployées pour s’attaquer aux causes fondamentales de cette situation ont été gênées par un manque de compréhension de l’étendue du trafic en Afrique de l’Ouest et par des facteurs socioéconomiques, institutionnels et politiques qui favorisent le trafic des espèces sauvages dans la région.

Le mandat

WA BiCC accorde la priorité aux espèces vulnérables ou menacées en raison du commerce illicite des espèces sauvages et aborde les conditions qui favorisent ce commerce, notamment :

  • La faiblesse des politiques et de la législation pour la lutte contre le trafic
  • L’application inadéquate de ces politiques quand elles existent
  • La légèreté des peines et le manque de compréhension des questions de la part des chasseurs communautaires, du système judiciaire et des décideurs, et
  • Le manque de données sur les espèces faisant l’objet d’un trafic, sur les auteurs du trafic en Afrique de l’Ouest, les itinéraires utilisés, l’impact sur les espèces et les besoins prioritaires au niveau régional.

Le personnel et les partenaires de WA BiCC s’efforcent de déstabiliser les activités commerciales illicites concernant les espèces sauvages en augmentant les risques et en réduisant les profits résultant de ces activités. Reconnaissant la nature internationale de ce problème, WA BiCC vise à renforcer les capacités des principales institutions régionales et des États membres pour lutter contre le trafic des espèces sauvages. Nous mettons en œuvre une stratégie à trois niveaux comprenant ce qui suit :

  • Améliorer la politique et créer un environnement propice à la protection des espèces sauvages
  • Renforcer les capacités des services d’application des législations sur les espèces sauvages et le système judiciaire, et
  • Renforcer la coopération nationale et régionale pour la génération, le partage et l’utilisation de données
Zone géographique d'orientation de la composante 1
Zone géographique d’orientation de la composante 1

Activités / Progrès à ce jour

Accroître la sensibilisation du public à l’égard de la conservation

WA BiCC organise et soutient les campagnes de sensibilisation pour éduquer et informer le public sur divers sujets de conservation et sur les espèces menacées. Le programme profite des journées internationales comme la Journée mondiale des espèces menacées, la Journée mondiale de la vie sauvage et la Journée mondiale de l’environnement pour lancer des campagnes mettant en lumière la situation désespérée de la faune sauvage en Afrique de l’Ouest et les conséquences de la perte de ces espèces sur les écosystèmes et les populations. Les activités de campagne ont englobé des émissions à la radio et la télévision, des expositions, des conférences, des journées d’activités pour les enfants avec des questionnaires, des mises en scène et des diffusions continues de vidéo.

Une campagne particulière sur les pangolins a mis ce mammifère, objet d’un trafic intense, au centre des débats au Ghana. Les communautés rurales entrent en contact avec les pangolins et les consomment, mais elles ignorent qu’ils sont en danger et les impacts potentiels de leur perte. Les habitants de la ville, par contre, ne connaissent pas grand-chose sur cet animal. À la suite des campagnes de sensibilisation, au moins trois pangolins ont été secourus par des personnes qui avaient reçu des informations pendant notre campagne. Voici une vidéo d’une de ces sauvetages.

Un regard sur différentes activités de sensibilisation
Un regard sur différentes activités de sensibilisation
Tirer parti des médias numériques pour le travail de conservation

WA BiCC a créé une plateforme de réseaux sociaux pour les agents chargés de l’application de la loi afin d’accroître et de faciliter les réseaux régionaux. La plateforme a déjà permis l’arrestation et la poursuite judiciaire d’au moins un trafiquant au Bénin et la remise en liberté de deux pangolins en bonne santé.

Améliorer les capacités régionales pour la conservation de la biodiversité

Avec l’appui du Service américain de la pêche et de la faune (USFWS), la CEDEAO et l’UICN, 12 étudiants d’Afrique de l’Ouest ont obtenu un diplôme de maîtrise après avoir suivi un programme portant sur l’amélioration de la mise en œuvre et de l’application nationales d’un accord international réglementant le commerce des espèces sauvages menacées, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Cette formation à long terme contribue au renforcement des capacités des partenaires régionaux pour l’amélioration de la conservation de la biodiversité. Après les résultats positifs du premier groupe de 12 étudiants qui ont terminé le programme, 14 autres étudiants suivent actuellement la même formation et devraient obtenir leur diplôme en mai 2019.

Des vidéos documentaires sur les progrès de ces étudiants et leurs impacts sont disponibles sur notre chaîne YouTube.

CITES étudiants Master
CITES étudiants Master
Générer des informations solides sur les menaces à la biodiversité en Afrique de l’Ouest

WA BiCC a effectué une évaluation détaillée, basée sur le terrain, sur la lutte contre le trafic des espèces sauvages et les menaces à la biodiversité dans sept pays d’Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria, la Sierra Leone et le Togo. En se fondant sur les constatations de l’évaluation initiale, WA BiCC a conclu un partenariat avec la CEDEAO afin de coordonner une réponse régionale au trafic des espèces sauvages. Ces dispositions ont abouti à l’adoption d’un document des « Zones stratégiques d’intervention » qui a déterminé six zones prioritaires et 47 recommandations prioritaires qui guideront le États-membres de la CEDEAO dans leurs actions pour combattre les crimes et délits contre la faune sauvage en Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’une étape importante pour combler les lacunes en matière de données et de connaissances et pour coordonner l’action conjointe visant à lutter contre le trafic des espèces sauvages dans la région. Ce point met aussi l’accent sur la création d’un réseau d’experts dans la région et l’amélioration des capacités pour faire face aux questions relatives aux espèces sauvages. Compte tenu de la prise en main de ce processus par les pays, il assure l’adoption et la mise en place rapides de ces priorités et de cette stratégie.

Promouvoir l’action politique pour la protection des espèces aquatiques en voie d’extinction et menacées

WA BiCC, en collaboration avec OceanCare et Wild Migration, a organisé un événement en marge de la Convention d’Abidjan qui portait sur la nécessité d’accroître les efforts pour mettre un terme à la capture illicite d’espèces aquatiques menacées d’extinction, menacées ou protégées. Il en a résulté la constitution du Partenariat d’Abidjan sur la faune sauvage aquatique, dirigé par la Convention d’Abidjan pour la conservation et la protection des espèces aquatiques menacées d’extinction, menacées et protégées. En juillet, le partenariat a organisé le premier atelier table-ronde qui a établi la structure organisationnelle et préparé un plan d’action pour le partenariat. Ce partenariat arrive à point nommé puisque les questions auxquelles la faune aquatique est confrontée acquièrent une visibilité croissante dans le contexte des demandes, à l’intention de l’Afrique de l’Ouest notamment, de développer une stratégie pour conserver et sauver de l’extinction ces espèces. Cet atelier a fourni l’occasion à la CEDEAO et aux pays d’Afrique de l’Ouest de montrer leur soutien en faveur du partenariat, en légitimant son mandat et lui garantissant une reconnaissance politique, ce qui est absolument indispensable si le partenariat doit réaliser ses objectifs avec succès. Voici une fiche d’information sur une étude sur les menaces pour les espèces aquatiques.

Renforcer les capacités de poursuite judiciaire et d’application de la loi concernant les crimes et délits à l’égard des espèces sauvages en Afrique de l’Ouest

Trente-sept juges et procureurs d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, y compris huit femmes, ont bénéficié d’une formation afin d’améliorer les capacités de leurs pays à poursuivre le trafic des espèces sauvages et autres délits connexes. Les juges et procureurs ont appris comment appliquer les bonnes pratiques, telles que recourir à la police scientifique, suivre la piste de l’argent, préparer les dossiers des affaires et maximiser l’utilisation des outils d’application de la loi à disposition.

Participants à la deuxième formation pour les procureurs et les juges
Participants à la deuxième formation pour les procureurs et les juges